On pensait tout connaître du drame d’Oradour sur Glane, petit village du Limousin. 642 habitants exterminés par des soldats SS le 10 juin 1944, dont une majorité de femmes et d’enfants. Un village détruit par le feu, la barbarie et l’incompréhension… On pensait qu’on allait arrêter les coupables, que le deuil était possible. Mais au moment de juger au tribunal de Bordeaux en 1953, on découvre que les bourreaux sont aussi des victimes. Sur le banc des accusés, on trouve majoritairement des alsaciens enrôlés de force par l’armée d’Hitler. La question de l’incorporation de force durant la seconde guerre mondiale surgit violemment. Le procès du massacre d’Oradour sur Glane prend alors une autre tournure ; on assiste, dans la presse, au Parlement, dans la rue, dans les familles, à un affrontement entre les partisans de l’irresponsabilité des accusés alsaciens et les tenants de leur culpabilité, du fait de leur présence dans la division SS le 10 juin 1944. Les familles et les survivants d’Oradour vont l’apprendre à leur dépend : la guerre leur a volé des vies, et leur deuil.
29 août : le jour de la Saulx
Justine Boschiero
21' - 2024